Togo
L’urgence humanitaire au Togo
6 chirurgiens pédiatriques
uniquement dans le pays, alors que près de la moitié de la population a moins de 19 ans.
40 % des jeunes filles
ne sont plus scolarisées à partir du lycée – contre 20 % des jeunes garçons.
0,42 d’indice de capital humain :
c’est-à-dire qu’un enfant togolais atteindra seulement 43 % de son potentiel à l’âge adulte sur le plan de la santé, de l’éducation et de la nutrition.
En parallèle, de nombreuses disparités existent entre les différentes régions. Ainsi, le niveau de pauvreté est deux fois plus élevé en milieu rural (58,8%) qu’en milieu urbain (26,5%). De même, la mortalité néonatale est bien plus élevée dans la région des plateaux (34 %) qu’au niveau national (27 %)*. En cause, des infrastructures de santé qui ne sont pas réparties de manière homogène dans le pays. Autre déséquilibre : l’accès à l’éducation entre les jeunes filles et les jeunes garçons.
Face à ces terribles constats, les équipes de La Chaîne de L’Espoir travaillent depuis plus de vingt ans aux côtés des professionnels de santé et de l’éducation au Togo pour améliorer la santé des enfants. Leur ambition : renforcer l’accès aux soins – même dans les régions les plus reculées –, consolider les infrastructures hospitalières, former les soignants, mais aussi éduquer les plus jeunes pour les rendre véritablement acteurs de leur santé et ainsi leur donner toutes les chances de construire sereinement leur avenir.
* Sources : Banque mondiale (chiffres 2023), Unicef (chiffres 2020)
Miser sur l’éducation à la santé dans les écoles togolaises
Ainsi, au fil des ans, nous avons poursuivi nos actions de parrainage et nous avons soutenu la scolarisation des enfants les plus vulnérables (grâce à des bourses). Nous avons également participé à la rénovation de bâtiments, tels que dans l’école primaire publique Adjallé dévastée par les pluies en 2011…
Pour aller plus loin, la création en 2019 du projet « Ma santé, mon école : un enjeu collectif au Togo » a marqué un tournant, qui s’est confirmé en 2022 avec le lancement de la phase II dans 16 établissements de Lomé auprès de 21 000 élèves.
Avec ce programme, soutenu par l’Agence française de développement (AFD), notre ambition est de proposer un environnement scolaire sain, motivant et protecteur pour les élèves. Et ce, au travers d’initiatives impliquant aussi bien les enfants que les enseignants, les parents et les associations locales :
- sensibilisation à la non-violence, aux problématiques liées à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, les addictions, les accidents domestiques, mais aussi à la santé sexuelle et reproductive, sujet encore trop souvent tabou dans le pays,
- dotation d’équipements (dispositifs pour se laver les mains, poubelles grande taille, etc.),
réhabilitation et construction de latrines dans les écoles, - prise en charge des repas pour les enfants vulnérables,
- mise à disposition de kits d’hygiène menstruelle pour les jeunes filles,
- ateliers d’expression écrite et orale, etc.,
- mais aussi, depuis 2022, actions de formation des enseignants et chefs d’établissement sur le dépistage précoce des troubles de l’apprentissage chez les élèves de maternelle et primaire, et amélioration de leur prise en charge avec les structures sanitaires de référence.
14 651 élèves vulnérables parrainés depuis 2002
500enfants vulnérables pris en charge (repas et kit d’hygiène) par an
60 enseignants et chefs d’établissement formés au dépistage précoce depuis 2021
« Nous avons créé ensemble des clubs d’expression écrite, orale et artistique dans différentes écoles de Lomé afin d’encourager les prises de parole en public des plus jeunes, mais aussi de sensibiliser aux thématiques de la santé. Ce partenariat nous a également permis de grandir. Avec les équipes de La Chaîne de l’Espoir, nous avons énormément appris en matière d’accompagnement et de gestion de projet. »
Marielle Edorh, coordinatrice de l’association théâtrale Nyagbé
→ Découvrez le bilan complet de « Ma santé, mon école : un enjeu collectif au Togo » Phase 1
Renforcer l’accès aux soins de chirurgie pour les enfants togolais
Autre problème : beaucoup de parents renoncent aux soins de leur enfant en raison du coût. En effet, les soins chirurgicaux ne sont pas couverts par les systèmes de sécurité sociale et les assurances complémentaires sont coûteuses. Les familles ont donc à leur charge tous les frais d’hospitalisation et de l’intervention chirurgicale – y compris les consommables utiles à l’opération (jusqu’à la compresse et au sparadrap).
C’est pourquoi, nous mobilisons tous nos efforts pour renforcer le système de santé togolais et permettre aux enfants, où qu’ils habitent, de bénéficier des soins dont ils ont besoin. Le partenariat noué avec le service pédiatrique du CHU Sylvanus Olympio de Lomé (CHUSO) a ainsi donné lieu depuis 2012 à :
- des missions humanitaires médico-chirurgicale au Togo d’accompagnement et de renforcement des capacités dans la capitale et dans des villes de province qui ne disposent pas de service de chirurgie pédiatrique (en chirurgie de spécialité, en anesthésie, en soins infirmiers, etc.),
- des séminaires de formation théorique et pratique des professionnels de santé de l’Afrique de l’Ouest sur la chirurgie pédiatrique pour permettre aux équipes locales d’opérer en toute autonomie,
- l’octroi de bourses d’études en DES (diplôme d’études spécialisées) en chirurgie,
- des dons d’équipements médicaux,
- la réhabilitation de l’unité des grands brûlés,
- l’organisation de missions humanitaires itinérantes, appelées « foraines », pour prendre en charge des enfants habitant dans des régions reculées.
« Au Togo, il y a une dizaine d’anesthésistes et la spécialité d’anesthésie pédiatrique n’existe pas. Sur place, j’ai l’occasion de partager mon savoir-faire avec les techniciens d’anesthésie. Et de mission en mission, on constate une montée en compétences, surtout dans la prise en charge des tout-petits. Voir les familles et les enfants retrouver le sourire et les équipes soignantes se mobiliser avec une telle volonté, c’est vraiment très fort émotionnellement… »
Chantal Chazelet, anesthésiste pédiatrique au CHU de Grenoble qui accompagne depuis dix ans des missions chirurgicales itinérantes au Togo
Au cœur d’une mission itinérante
Tohoun se situe à 150 kilomètres de Lomé, au Nord du Togo, tout près de la frontière béninoise. En mars 2023, cette ville du Togo a accueilli une mission itinérante de La Chaîne de l’Espoir. En une semaine, près de 500 enfants ont pu bénéficier d’une consultation par des chirurgiens pédiatres et 120 d’entre eux opérés. « C’est tout le sens de ces missions itinérantes dont le premier objectif est de rapprocher les soins chirurgicaux des enfants vivant loin de la capitale. Le second est de permettre aux étudiants d’avoir la possibilité d’opérer beaucoup d’enfants ainsi que certaines pathologies qu’ils n’ont pas beaucoup rencontrés jusque-là dans leur parcours », explique Prosper Adigbli, responsable programmes soins chirurgicaux. « Ces missions sont aussi utiles pour faire comprendre aux populations que certaines maladies qu’elles pensent incurables ou de l’ordre de la malédiction sont en fait des pathologies opérables », complète Espoir Datchidi, chef de mission Togo-Bénin.
Depuis 2012 :
14 missions humanitaires itinérantes et 1490 opérations chirurgicales au Togo
14 séminaires dans le cadre du DES en chirurgie cardiaque et 10 bourses octroyées
51 transferts médicaux d’enfants à l’étranger (44 en France et 17 au Sénégal)
20 ans d’espoir au Togo
Au Togo, tout a commencé en 2002, avec les premiers parrainages dans deux écoles primaires de Lomé, la capitale du Togo. Depuis, l’action de La Chaîne de l’Espoir n’a cessé de se structurer et de s’étoffer dans le pays.
Ils soutiennent notre aide humanitaire
au Togo
Photos : Pascal Deloche / Godong, Parmenas Awudza