Mali

Début de la mission : 1994
Alors que le pays fait face à une situation humanitaire difficile, La Chaîne de l’Espoir organise des missions humanitaires au Mali pour sauver la vie d’enfants maliens touchés par des maladies cardiaques ou œsophagiennes et des malformations du visage. ​
Le contexte

L’urgence humanitaire au Mali

8,8 millions

de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.

184ᵉ sur 189 :

c’est le classement du Mali selon l’Indice de Développement Humain (IDH) en 2022.

+ de 2000 enfants

dont le pronostic vital est menacé sont en attente d’une opération du cœur.

Sources : OCHA (2022), PNUD (2022), La Chaîne de l’Espoir (chiffres 2020)
Fragilisé par le conflit qui oppose forces armées et groupes radicaux armés dans le nord et le centre du Mali depuis 2012, le pays fait face à des crises multiples : sécuritaire, politique, alimentaire… Cette situation et le manque de financements publics, accentués par la suspension des fonds provenant du gouvernement français fin 2022, ont affaibli le système de santé malien. L’insécurité constante exacerbe la vulnérabilité des populations en détresse et les difficultés d’accès humanitaire. Dans les zones rurales, les Maliens peinent à couvrir leurs besoins médicaux essentiels, en raison du faible accès aux services de soins de base.
Notre action d’aide humanitaire au Mali

Chirurgie cardiaque pédiatrique : une aide essentielle pour les enfants malades du cœur au Mali

Enfant malien opéré du cœur

Chaque année au Mali, 800 à 1000 nouveaux cas de pathologies cardiaques pédiatriques sont détectés sans pouvoir les prendre en charge par manque de dispositif médical dédié.

Afin de répondre aux besoins de ces enfants jusque-là souvent condamnés, La Chaîne de l’Espoir construit et équipe entre 2016 et 2018 le Centre André Festoc au sein de l’Hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg (HMEL) à Bamako. La première opération cardiaque pédiatrique du pays y est réalisée en 2018. Depuis, 500 enfants ont pu bénéficier d’une intervention chirurgicale indispensable pour leur survie. Aujourd’hui, le Centre André Festoc est reconnu comme l’un des deux pôles de référence cardio-pédiatrique d’Afrique de l’Ouest, avec le Centre Cuomo à Dakar au Sénégal.
Opération menée par un chirurgien malien et une bénévole de La Chaîne de l'Espoir

Formation des premiers chirurgiens cardiaques maliens

Nous des missions humanitaires de compagnonnage au Mali et de formation des équipes médicales maliennes par des médecins de La Chaîne de l’Espoir, parmi les meilleurs spécialistes français et européens. Les trois premiers chirurgiens cardiaques maliens ont été formés via ce dispositif. Et, à ce jour, plus de 30 médecins et professionnels de santé ont suivi une formation. Après de nombreuses interventions exécutées avec l’appui de confrères étrangers, les médecins maliens prennent aujourd’hui en charge de façon autonome plus de 70% des pathologies et opérations du cœur. Le premier pontage aorto-coronarien du pays a ainsi été réalisé par l’équipe médicale locale en 2020. Via notre programme de télémédecine echoes®, des spécialistes bénévoles aident également leurs confrères maliens au diagnostic échographique et participent à la formation continue des médecins et sages-femmes.

Malformations du visage : la chirurgie réparatrice au secours des enfants

Le Mali est l’un des pays les plus touchés des régions subsahariennes par des pathologies provoquant des malformations du visage chez les nouveau-nés et les jeunes enfants, comme le noma. Cette maladie bactérienne foudroyante, qui peut être mortelle si elle n’est pas prise en charge, dévore le visage et défigure les jeunes enfants. C’est la raison pour laquelle La Chaîne de l’Espoir déploie depuis 2014 une stratégie globale pour détecter, soigner et opérer les enfants dans plusieurs pays en Afrique. Au Mali, nous appuyons ainsi depuis 2019 le développement d’un service de chirurgie réparatrice au sein de l’Hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg à Bamako, ainsi que la formation des personnels médicaux. Nous sensibilisons également les populations aux moyens de prévention et de détection du noma et des pathologies maxillo-faciales à travers nos missions humanitaires au Mali.
En partenariat avec l’association locale New Face, nous menons des actions de prévention, de formation et de chirurgie réparatrice du visage. Nous prenons ainsi en charge les opérations chirurgicales d’enfants touchés par des malformations ou victimes de séquelles de brûlures au visage. Plusieurs missions sont organisées au Mali chaque année pour permettre à des médecins français et européens de partager leur connaissance des techniques de chirurgie réparatrice aux médecins et étudiants locaux, favorisant ainsi l’autonomisation des professionnels de santé au Mali sur cette spécialité.

Nous sensibilisons également les tradipraticiens à l’identification du noma afin de leur permettre de reconnaître précocement les signes de la maladie et favoriser ainsi une prise en charge médicale et chirurgicale rapide des enfants. En effet, les populations rurales font appel en première intention aux tradithérapeutes en cas de maladie infantile. Sans formation, ces derniers peuvent pratiquer de mauvais gestes (tels que la fumigation) et aggraver la maladie.

Un fonds de solidarité pour sauver les enfants en urgence vitale

Au Mali, les familles les plus démunies n’ont pas les moyens d’accéder à des soins essentiels pour la survie de leurs enfants. De très jeunes Maliens meurent de maladies pouvant être soignées grâce à une intervention chirurgicale. Pour sauver ces enfants, La Chaîne de l’Espoir a lancé en 2022 un fonds de solidarité, alimenté à la fois par l’association et la société civile malienne (entreprises et mécènes locaux, etc.). Un réseau de 15 chirurgiens maliens identifie les cas les plus critiques pour faire financer ces opérations vitales par le fonds, les familles prenant en charge 1% du coût de l’intervention.

Nous sensibilisons également les tradipraticiens à l’identification du noma afin de leur permettre de reconnaître précocement les signes de la maladie et favoriser ainsi une prise en charge médicale et chirurgicale rapide des enfants. En effet, les populations rurales font appel en première intention aux tradithérapeutes en cas de maladie infantile. Sans formation, ces derniers peuvent pratiquer de mauvais gestes (tels que la fumigation) et aggraver la maladie.

Lutte contre les ingestions accidentelles de soude caustique

Chaque année, l’ingestion accidentelle de produits corrosifs (soude caustique, potasse, etc.) provoque de graves brûlures de l’œsophage, appelées sténoses caustiques, chez les enfants. Ces lésions les empêchent de s’alimenter correctement et peuvent s’avérer mortelles si elles ne sont pas traitées rapidement.

« En trois ans, plus de 1000 utilisateurs et revendeurs de soude caustique ont été formés. Ils pourront à leur tour diffuser les messages de sensibilisation et éviter ainsi de nombreux accidents dramatiques pour les jeunes enfants maliens. »

Patrick Senia, chef de mission Mali de La Chaîne de l’Espoir
Pour répondre à cette urgence humanitaire et médicale et garantir l’efficacité et la pérennité de nos actions, nous développons une approche en trois volets :
  • sensibilisation et prévention :​ campagnes de sensibilisation grand public, communication auprès des autorités locales, formation des utilisateurs et revendeurs de soude caustique, dotation de kits de protection/prévention,
  • prise en charge chirurgicale et médicale,
  • renforcement des capacités du personnel médical local : formation des médecins et professionnels de santé de l’Hôpital du Mali à Bamako et de l’hôpital de Ségou au sud-ouest du Mali

Formation à l’anesthésie loco-régionale

Au Mali, le ratio de médecins anesthésistes-réanimateurs pour 100 000 habitants est de 0,3 alors qu’il est de 15 en France. Ce déficit a de multiples conséquences. Les patients peuvent être pris en charge par des praticiens ne disposant pas de l’expérience et des compétences nécessaires à leur sécurité. Pour répondre à ce besoin critique, La Chaîne de l’Espoir a lancé en 2021 un programme de formation à l’anesthésie loco-régionale (ALR) avec échographe dans les hôpitaux du pays. Cette technique médicale permet de n’endormir que la zone à opérer. Plus sûre et favorisant un rétablissement plus rapide du patient qu’avec une anesthésie générale, l’anesthésie loco-régionale a également un coût moins élevé, ce qui favorise l’accès du plus grand nombre à ce type d’acte médical. Les anesthésistes formés deviennent à leur tour formateurs, assurant ainsi un transfert durable de compétences.

Pour en savoir plus sur notre action en lien avec l’anesthésie loco-régionale, découvrez notre article sur le sujet.

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au Mali

Photos : Pascal Deloche / Godong, Alvaro Laforêt, Sébastien Rieussec