Cameroun

Début de la mission : 1989

Alors que le Cameroun est fragilisé par de nombreuses crises, La Chaîne de l’Espoir s’engage pour améliorer l’accès aux soins pour les enfants souffrant de malformations cardiaques.​

Le contexte

L’urgence humanitaire au Cameroun

60 ans :

c’est l’espérance de vie à la naissance au Cameroun (contre 82 ans en France).

1,24 médecin

pour 10 000 habitants (contre 331 en France).

2,2 millions d’habitants

ont besoin d’une aide humanitaire dans les régions anglophones du pays.

Sources : ONU, France diplomatie (2021), OMS (2021)

Le Cameroun subit une période de grande instabilité, exacerbée par des conflits internes liés aux mouvements séparatistes et aux attaques de Boko Haram, ainsi qu’à un conflit externe, répercussion de la crise centrafricaine à l’est du pays. Depuis 2017, ces troubles ont provoqué une crise humanitaire profonde, la destruction de nombreuses infrastructures médicales et le déplacement de plus d’un million de personnes à l’intérieur des frontières camerounaises.

Dans un pays où les populations les plus vulnérables souffraient déjà d’un accès aux soins très restreint, ces événements ont dramatiquement aggravé la situation. Les familles sont de plus en plus nombreuses à ne pas avoir accès aux services de santé les plus essentiels, ce qui fait courir des risques vitaux aux enfants.

Notre action d’aide humanitaire en Cameroun

Nos projets d’aide médicale au Cameroun

Notre mobilisation au Cameroun a commencé en 1989. Alertés par le Dr Edvine Wawo, cardiopédiatre, devenue par la suite notre correspondante locale, exerçant à Yaoundé, la capitale, après s’être spécialisée à l’hôpital Necker, nous avons été confrontés à une réalité poignante : faute d’infrastructures adaptées et de personnel médical qualifié, des enfants souffrant de graves malformations cardiaques ne pouvaient être soignés et étaient condamnés. Cet appel du cœur a marqué le début de notre action dans le pays. Depuis, chaque année, grâce à notre soutien, de jeunes Camerounais atteints de pathologies cardiaques, sans espoir de guérison dans leur pays, bénéficient d’une opération essentielle pour leur survie dans des hôpitaux français.

Un cœur sauvé, une vie transformée

Souffrant d’une grave pathologie cardiaque, Marcelin, un jeune garçon camerounais, a été accueilli en France pour une opération vitale en 2007 grâce à la mobilisation de La Chaîne de l’Espoir. Après une chirurgie réussie, il est rentré au Cameroun en pleine forme.

Malgré la distance, Marcelin a maintenu un contact étroit avec sa famille d’accueil en France, qu’il appelle affectueusement « Maman Martine » et « Papa Daniel ».

Aujourd’hui adulte, Marcelin a partagé la plus belle des nouvelles : la naissance de sa fille. Dans une lettre émouvante à sa famille d’accueil, il exprime sa gratitude et sa joie : « Merci maman Martine et papa Daniel. Ici, la joie est débordante. Quand je tiens cet enfant, j’ai presque les larmes aux yeux. C’est une étape fondamentale de ma vie. Je ne cesserai jamais de vous remercier car vous avez été des grands artisans de cette vie. Sans me connaître, vous m’avez accueilli chez vous, vous m’avez donné à manger et, surtout, vous m’avez donné la vie, une vie que je perdais peu à peu… Je n’aurai pas plus grand mot à vous dire que le merci qui vient du fond de mon cœur. »

Renforcer le dépistage et la prise en charge des malformations cardiaques des enfants

Les maladies cardiaques, et notamment celles des enfants, constituent un problème de santé publique au Cameroun. Ces malformations, qu’elles soient héréditaires ou acquises en raison de la méconnaissance des règles d’hygiène, ne sont que trop rarement dépistées et leur prise en charge est très largement insuffisante.

Depuis 2019, La Chaîne de l’Espoir mène des missions dans le pays en vue du lancement d’un projet permettant la prise en charge d’enfants cardiaques au Cameroun. Fin 2022, une mission préparatoire a été organisée avec l’hôpital Général de Yaoundé pour préciser les besoins médicaux de la population. Celle-ci a confirmé l’importance de renforcer les compétences du personnel médical en chirurgie cardiaque pédiatrique.

Nous avons donc mis en place des formations qui ont permis à six personnels médicaux de l’hôpital Général de Yaoundé de bénéficier d’un stage de six mois à l’Institut du Cœur de Maputo au Mozambique, un centre créé sous l’impulsion de La Chaîne de l’Espoir. Ces immersions professionnelles ont permis d’exposer les professionnels (chirurgiens cardiaques, anesthésistes-réanimateurs, infirmières de bloc et de réanimation, perfusionnistes) à la pratique de la chirurgie cardiaque pédiatrique et à des actions de sensibilisation et de prévention pour une prise en charge globale et un meilleur suivi des enfants. Une fois de retour au Cameroun, ces professionnels ont pu transmettre leurs nouvelles compétences aux équipes locales et contribuer à pérenniser l’activité de chirurgie cardiaque de l’hôpital.

Si la formation est essentielle, il faut que chaque professionnel de santé puisse travailler dans les meilleures conditions. Nous prévoyons donc de compléter l’équipement du plateau technique de l’hôpital Général de Yaoundé et d’apporter un appui à l’achat de médicaments et de consommables.

Améliorer le diagnostic des pathologies cardiaques infantiles

Au Cameroun, nous participons également à améliorer le diagnostic des pathologies cardiaques des enfants. L’échographie joue un rôle crucial dans la détection des malformations cardiaques, mais le manque d’actions de dépistage et de formation du personnel local conduit souvent à des diagnostics tardifs, avec des conséquences graves pour les enfants.

Pour remédier à cette situation, notre programme echoes® connecte toutes les six semaines des cardiologues locaux avec des experts en cardiologie pédiatrique en France, lors de séances d’échographie en direct et à distance. Cette collaboration permet de renforcer les compétences des professionnels de santé locaux, d’améliorer les diagnostics et, donc, de réduire la mortalité infantile. Entre 2022 et 2023, 33 enfants ont ainsi bénéficié d’une consultation cardiaque.