Missions humanitaires en Afrique

La présence de La Chaîne de l'Espoir en Afrique

En 1994, Gervais est le premier enfant bénéficiaire des soins de La Chaîne de l’Espoir. Jeune sénégalais âgé de 10 ans, Gervais souffre d’une grave pathologie cardiaque. Pour guérir, il lui faut être opéré du cœur, un projet alors irréalisable dans son pays d’origine, le Sénégal. Heureusement, son chemin croise celui de notre association humanitaire. Rapidement, La Chaîne de l’Espoir décide d’organiser sa venue et son opération en France. Cet événement va bouleverser sa vie. Il marque aussi le commencement de la belle et longue histoire qui unit La Chaîne de l’Espoir au continent africain. Un continent tristement affecté par la pauvreté, la faim et les conflits. Une situation qui laisse aujourd’hui encore, sa population démunie, et ses enfants victimes de leur lieu de naissance.

C’est face à un tel constat que le Professeur Alain Deloche, chirurgien cardiaque, décide d’agir. Tout d’abord, l’aide humanitaire de l’association se limite à la réalisation, en France, d’opérations cardiaques pédiatriques. Les jeunes patients africains ne manquent pas. Certains sont atteints de cardiopathies congénitales (déjà présentes à leur naissance), et d’autres, souffrent de cardiopathies rhumatismales (acquises à la suite d’une infection bactérienne mal soignée). Rapidement, un véritable réseau se construit autour de La Chaîne de l’Espoir. Sollicitée pour d’autres types d’interventions chirurgicales, notre association humanitaire décide d’étendre son champ d’intervention à d’autres spécialités (chirurgie orthopédique, maxillo-facial…), avant de l’ouvrir à d’autres domaines (construction de structures hospitalières, prévention…).

Les actions de La Chaîne de l'Espoir en Afrique

Depuis plus de 25 ans, la majorité des enfants opérés en France sont d’origine africaine. L’implication de La Chaîne de l’Espoir dans l’accès aux soins s’est également fortement accrue sur le continent et désormais, notre association humanitaire œuvre à la réalisation de diverses actions.

Construire, réhabiliter et équiper

En Afrique, il est fréquent de devoir parcourir des centaines de kilomètres pour avoir accès à un plateau chirurgical, malheureusement, trop souvent vétuste. L’absence d’infrastructures correctes, de matériaux et personnels médicaux, sont autant de réalités qui altèrent le quotidien d’une population indigente. Un lourd tribut qui représente également un frein à son développement économique et social. C’est pourquoi, très tôt, La Chaîne de l’Espoir a souhaité mettre en place une réponse pérenne à cette problématique. Ainsi, depuis 2001, elle s’emploie à équiper différents pays africains d’infrastructures conformes aux standards internationaux :

  • 2001 : Ouverture de l’Institut du Cœur de Maputo, au Mozambique
  • 2004 : Soutien à l’ouverture d’un service cardiovasculaire au sein du CHU Fann de Dakar, au Sénégal
  • 2015 : Ouverture du Pavillon des Enfants au Mozambique, mitoyen de l’Institut du cœur de Maputo
  • 2017 : Ouverture du Centre Cardio-Pédiatrique Cuomo et du Pavillon des Enfants, à Dakar, au Sénégal
  • 2018 : Ouverture du Centre André Festoc (unité de soins cardio-pédiatriques) à Bamako, au Mali
  • 2018 : Soutien à l’ouverture de l’Hôpital Mère Enfant de Bingerville, en Côte d'Ivoire

Notre association humanitaire se charge également de l’achat et de l’envoi de multiples dispositifs médicaux, notamment à l’occasion d’interventions sur le terrain. Enfin, elle s’attelle à la formation et au support de leur utilisation auprès des équipes médicales, paramédicales et techniques. Ainsi, en 2019, des techniciens biomédicaux ont assuré une présence physique pendant plusieurs mois au sein du Centre André Festoc, de Bamako, afin d’accompagner l’équipe technique malienne vers l’autonomie et assurer la sécurité des premières opérations.

Informer et dépister

En Afrique, les enfants pâtissent très fréquemment de problèmes de santé, des problèmes qui impactent négativement leur épanouissement scolaire. C’est pourquoi, La Chaîne de l’Espoir a mis en place un programme de santé scolaire, afin d’améliorer leurs conditions de travail. L’initiative instaurée au Togo repose sur le dépistage précoce de troubles sensoriels (vue, langage, audition), actuellement en cours de développement, et la distribution de repas. Aussi, en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), des comités d’élèves sont formés dans plusieurs écoles. Ensemble, ces groupes travaillent sur divers sujets tels que l’eau, l’assainissement et l’hygiène, les violences physiques, verbales ou psychologiques (entre élèves ou envers les enseignants), la santé sexuelle et reproductive, les maladies scolaires ou encore la gestion de l’hygiène menstruelle. La Chaîne de l’Espoir tente d’alerter ces enfants sur ces problématiques afin qu’ils sensibilisent à leur tour leurs proches, en les incitant à en faire de même. De telle sorte, qu’in fine, toute la communauté puisse jouir de cette sensibilisation.

Parallèlement à ces actions, un programme de prévention et sensibilisation autour de l’utilisation de la soude caustique est organisé, en étroite collaboration avec la Croix-Rouge Côte d'Ivoire et la Fondation Terre des hommes Lausanne. Présente dans le milieu domestique, la soude caustique est employée pour la teinture, la fabircation de savon, le lissage des cheveux ou encore la conservation alimentaire. Vendue en Afrique sur les marchés, sous forme liquide (à l’intérieur de bouteilles banalisées) ou de cristaux (semblables à du sucre ou du sel), il est courant que ce produit corrosif soit ingéré, par mégarde, par les enfants. Ces accidents entraînent souvent des sténoses caustiques de l’œsophage (rétrécissement de l’œsophage). Une opération chirurgicale est alors nécessaire pour leur permettre de s’alimenter à nouveau correctement. Grâce à une prévention auprès des populations, des autorités locales et du personnel de santé, La Chaîne de l’Espoir espère réduire le nombre de ces accidents domestiques.

Depuis 2018, avec l’appui de l’AFD, La Chaîne de l’Espoir a intégré au Burkina Faso un volet de sensibilisation et prévention autour du noma. Une maladie qui prend racine dans la bouche et détruit progressivement le visage en s'attaquant aux tissus mous et osseux de la face. Le noma sévit dans de nombreux pays pauvres et plus particulièrement en Afrique, où il touche principalement les enfants âgés de 0 à 6 ans. Conséquence de la malnutrition et du manque d’hygiène, cette maladie engendre lorsqu’on y survit (moins de 20 % des cas), des difficultés alimentaires, des troubles de l'audition, de la parole et de la respiration. Défigurées, les jeunes victimes subissent également l’exclusion sociale dans une société où la superstition et la stigmatisation jouent encore un rôle important. La Chaîne de l’Espoir s’emploie donc à informer les relais communautaires, religieux et coutumiers ainsi que les autorités locales et le personnel de santé, sur les causes de cette maladie, et les moyens de s’en prémunir. Elle les interpelle également sur la détection d’autres pathologies et malformations de la face. Enfin, elle effectue plusieurs actions de prévention telles que la diffusion de messages de sensibilisation à la radio, la réalisation d’évènements de sensibilisation dans les villages, la formation des enfants et de leurs accompagnants aux gestes de base de l’hygiène bucco-dentaire, corporelle et sanitaire…

Former et guérir

Depuis plus de 20 ans, La Chaîne de l’Espoir organise et finance chaque année des missions humanitaires en Afrique, au sein de pays touchés par le manque de moyens chirurgicaux. Lors de ces missions itinérantes, une centaine d’enfants bénéficient d’une prise en charge chirurgicale complète et gratuite à laquelle ils n’auraient pu, faute de moyens, avoir accès. Ces missions sont également l’occasion de procéder à un transfert de compétences entre les équipes étrangères et le personnel médical local. Durant celles-ci, des spécialistes de leur domaine enseignent bénévolement leurs techniques et leurs savoirs aux médecins et étudiants africains, au travers de formations pratiques (réalisées lors de leur activité médicale), et de cours magistraux (organisés à l’hôpital ou à l’université). Chaque année, des dizaines de missions humanitaires de cet ordre sont organisées en Afrique. En parallèle, le programme echoes® lancé en 2015 permet une formation continue du personnel médical.

Lors d’échographies cardiaques et obstétricales à distance, des experts de la chirurgie pédiatrique sont mis en relation avec des médecins locaux référents, toujours dans l’objectif de renforcer leurs capacités et leurs compétences. Ce programme est aujourd’hui appliqué à l’Institut du Cœur de Maputo au Mozambique, au CHU de Fann au Sénégal, et à l’Hôpital du Luxembourg à Bamako, au Mali. Combinée à la création d’infrastructures hospitalières, cette aide humanitaire vise à atteindre une autonomie totale des équipes médicales locales.

Nos dernières missions humanitaires en Afrique

Chaque année, plusieurs enfants d’origine africaine sont pris en charge et opérés en France par La Chaîne de l’Espoir. Toutefois, notre association humanitaire n’oublie pas les autres jeunes patients, en attente d’une opération pour guérir. C’est pour leur venir en aide que sont organisées en Afrique des missions humanitaires. Ainsi, malgré la Covid-19, plusieurs missions se sont déroulées en 2020 :

  • Au Burkina Faso, en tout début d’année, a été organisée une nouvelle mission de chirurgie réparatrice. C’est le Pr Narcisse Zwetyenga qui a réalisé les opérations avec l’appui de quelques médecins locaux qu’il accompagne et qu’il forme. Au total, 13 enfants ont été opérés d’une malformation faciale. La plupart d’entre eux ont été soignés des conséquences du noma tandis que d’autres jeunes patients ont été pris en charge pour des brûlures, des excès de peau ou encore des malformations au niveau des paupières ou des narines.
  • En Côte d’Ivoire, en janvier, une mission a été organisée à l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville pour les enfants victimes de séquelles dues à l’ingestion de soude caustique. L’équipe médicale française composée de 6 bénévoles a pu opérer 14 enfants au total durant cette mission. 5 d’entre eux ont été traités par dilatation (un ballonnet gonflé permet d’élargir l’œsophage au niveau de la lésion) et 5 par plastie œsophagienne (une chirurgie qui consiste à remplacer les parties lésées de l’œsophage par une greffe de colon). Tous les enfants vont bien à ce jour et la plupart d’entre eux ont pu reprendre une alimentation par voie orale.
  • Au Mali, au début du mois de mars, une mission portant sur des opérations à cœur ouvert complexes, a dû être écourtée en raison de la pandémie de Covid-19. Toutefois, 8 patients ont pu être opérés par des médecins maliens avec le soutien du Dr Langanay, chirurgien cardiaque du CHU de Rennes, et de ses collègues. Parmi ces opérations, une grande première pour l'équipe locale : la réalisation d'un pontage aorto-coronarien. Comme habituellement, cette mission a intégré un volet de formation des personnels soignants du Centre Cardiopédiatrique André Festoc, à Bamako. Le Dr Langanay a également dispensé des cours aux élèves inscrits au Diplôme d’Études Spécialisées de chirurgie cardio-thoracique et vasculaire de l'Hôpital du Mali. Très appréciée des médecins maliens et des patients opérés, notre équipe a été remerciée chaleureusement et a reçu de nombreuses attentions touchantes.
Titre: Missions humanitaires en Afrique