Revenir en arrière 06/10/2021 - santésanté mentalejournée mondiale de la santé mentalejournée mondiale

Journée mondiale de la santé mentale

Bien que longtemps minimisée, l’importance de la santé mentale sur notre bien-être ne fait plus de doute. C’est pourquoi une journée mondiale lui est consacrée le 10 octobre de chaque année. À La Chaîne de l’Espoir, tout au long de l’année en France, un soutien psychologique est apporté aux enfants hospitalisés. En Jordanie, ce sont les enfants bénéficiaires d’une opération, mais également leurs proches, qui trouvent une oreille attentive pour affronter au mieux cette épreuve.

Qu'est-ce que la Journée mondiale de la santé mentale ?

La santé mentale est l’un des aspects fondamentaux du bien-être.

Bien qu’elle recouvre un champ très large, on peut la caractériser par une absence de troubles mentaux, un état d’équilibre individuel. Longtemps, son impact a été minimisé par l’opinion publique. Heureusement, depuis plusieurs années, la santé mentale est prise en compte par les acteurs de la santé et les autorités publiques. C'est donc de manière assez logique qu'a vu le jour une Journée mondiale de la santé mentale à l'initiative de la Fédération mondiale pour la santé mentale et avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Avec la Journée de santé mentale, il s'agit de sensibiliser le grand public sur les problèmes liés à la santé mentale pour une meilleure compréhension et une meilleure acceptation de ces difficultés auxquelles chaque personne peut se trouver confronter au cours de sa vie. Notre santé mentale est précieuse et d’autant plus importante qu’elle exerce une forte influence sur notre corps. Ainsi, les troubles psychiques mènent parfois à d’autres maux tels que la fatigue, les maux de ventre, les migraines, l’obésité ou l’anorexie… Santé mentale et santé physique sont donc étroitement liées et toutes deux peuvent mutuellement entretenir un effet néfaste ou positif sur notre corps. C’est ce lien si particulier, si essentiel, qui a poussé La Chaîne de l’Espoir à apporter un soutien psychologique et social à différents bénéficiaires de ses programmes.

Quels sont les objectifs de la Journée mondiale de la santé mentale ?

À travers la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque année le 10 octobre depuis 1992, il s'agit d'attirer l'attention sur les maladies mentales et leurs effets majeurs sur la vie des gens dans le monde entier. C'est aussi l'occasion pour les professionnels et spécialistes de la santé mentale de discuter, d'échanger et d'évoquer leurs travaux à une plus large échelle. Bien entendu, le thème choisi chaque année influe largement sur le programme et les actions déployés le 10 octobre. Petit récapitulatif des thèmes retenus au fil des années pour cette journée particulière du calendrier : 

  • Journée de la santé mentale 2013 : « Santé mentale et personnes âgées »
  • Journée de la santé mentale 2014 : « Vivre avec la schizophrénie »
  • Journée de la santé mentale 2015 : « Dignité en santé mentale »
  • Journée de la santé mentale 2016 : « Premiers secours psychologiques »
  • Journée de la santé mentale 2017 : « Santé mentale au travail »
  • Journée de la santé mentale 2018 : « Jeunes et santé mentale dans un monde en mutation »
  • Journée de la santé mentale 2019 : « Promotion de la santé mentale et prévention du suicide »
  • Journée de la santé mentale 2020 : « Bougez pour la santé mentale : Investissement accru dans la santé mentale »
  • Journée de la santé mentale 2021 : « Santé mentale dans un monde inégal »
  • Journée de la santé mentale 2022 : « Faire de la santé mentale et du bien-être pour tous une priorité mondiale »
  • Journée de la santé mentale 2023 : « La santé mentale est un droit humain universel »

À La Chaîne de l'Espoir, nous avons conscience que, peu importe notre âge, la maladie et les séjours à l’hôpital sont toujours une source d’angoisse. Pour les enfants, ces événements peuvent aussi être à l’origine de peur, d’ennui, d’incompréhension. Des difficultés qui affrontées seuls, peuvent nuire à leur développement. Pour la préservation de leur bien-être et de leur santé mentale, l’existence d’un soutien psychologique est alors fondamentale. Malheureusement, il arrive parfois que, même en France, cette présence protectrice habituellement d’ordre familiale soit impossible. Une séparation qui peut s’expliquer par des motifs variés :

  • Difficultés psycho-sociales.
  • Éloignement géographique.
  • Enfants dépendant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

Dans de telles situations, l’état de l’enfant s’en trouve parfois dégradé, induisant des troubles de comportement majeurs.

Face à un tel constat, La Chaîne de l’Espoir accompagne depuis 2019 des enfants hospitalisés en France. Une aide offerte indistinctement de leur pathologie, du type de soins reçus et de la durée de leur séjour. Ce programme a pour objectif de faire bénéficier à des enfants majoritairement français de l’accompagnement individualisé d’un bénévole appelé « parrain » ou « marraine soleil » qui leur est dédié. Cela leur permet ainsi de jouer, de se confier et surtout de rompre la solitude. Les bénévoles de La Chaîne de l’Espoir peuvent ainsi, à travers leur soutien, atténuer les carences affectives des enfants hospitalisés et partiellement ou totalement isolés, afin de leur permettre de vivre plus sereinement leurs soins ainsi que leur séjour à l’hôpital et contribuer le cas échéant à leur rétablissement. La parenthèse propice à l’amusement et au lâcher-prise que procure la venue de sa « marraine soleil » ou de son « parrain soleil » a un effet immédiat sur l’attitude, le comportement et le moral de l’enfant. Elle favorise sa bonne humeur et diminue son anxiété et son stress.

Le bien-être mental des enfants : une urgence

  • 150 enfants bénéficiaires chaque année.
  • 50 % des enfants accompagnés âgés de 5 ans ou moins.
  • Une quinzaine d’établissements de santé partenaires.
  • Une centaine de bénévoles mobilisés.
  • Plus de 10 000 heures de bénévolat par an.
  • Durée moyenne des accompagnements : 1 an.

 

En savoir plus sur l'accompagnement des enfants hospitalisés en France

La Chaîne de l'Espoir et le soutien psychosocial

Dans la maladie, l’accompagnement de ses proches peut faire toute la différence. Mais ces moments représentent aussi pour l’entourage des épreuves parfois difficiles à traverser et à accepter.

C’est pourquoi, depuis 2019 en Jordanie, dans le cadre de ses missions orthopédique et cardiaque, La Chaîne de l’Espoir fournit aux enfants et à leur famille une aide psycho-sociale. Un programme rendu possible grâce au soutien de l’Union Européenne - Protection Civile et Opérations d’Aide Humanitaire (ECHO).

La mission de chirurgie cardiaque qui s'est déroulée à l'hôpital d'Amman, du 7 au 13 mars 2021, illustre d’ailleurs de façon assez exhaustive les différentes activités proposées aux bénéficiaires dans ce cadre.

Durant cette mission, un soutien était apporté :

  • Aux parents, pour les jeunes enfants de moins de 5 ans pris en charge
  • Aux enfants eux-mêmes et à leurs parents, pour les enfants âgés de 6 ans et plus pris en charge

Afin d’instaurer une ambiance adaptée au bien-être de l’enfant, la salle de thérapie où se déroulaient les échanges avait été décorée (dessins, moquette enfantine…). Des jouets étaient également disposés dans la pièce et un petit paquet (contenant un livre de coloriage, des crayons et un ballon) a été remis à chaque enfant bénéficiaire.

Au cours de cette mission, Reem Al Shayeb, personne en charge du soutien psycho-social pour La Chaîne de l’Espoir, s’est attardé sur :

  • L'approche du système familial.
  • La thérapie comportementale.
  • La thérapie narrative.

Plusieurs séances avec des objectifs et des procédures distincts ont ainsi été menées lors de l’hospitalisation des enfants.

Dans un premier temps, l’objectif de Reem Al Shayeb était d’en apprendre davantage sur l’état de la santé mentale des familles. Chaque bénéficiaire a ainsi pris le temps d’effectuer une évaluation initiale de ses symptômes psychologiques et de la manière dont il était affecté par la maladie. Douleurs, angoisse, tristesse, stress, panique, colère, surprotection, isolement… De façon générale, ces maux étaient partagés par les différents parents et leurs enfants.

Dans un second temps, un examen plus poussé a été effectué pour connaître :

  • Leur situation économique.
  • Le soutien social reçu.
  • Leur rapport à la maladie.
  • L’existence ou non de violences familiales.
  • La liste de tous leurs symptômes psychologiques.

Une fois toutes ces informations réunies et l’évaluation complète, les parents et les enfants ont alors été reçus lors de multiples séances individuelles de 45-50 minutes.

Pour les parents, les objectifs de ces sessions étaient :

  • De les informer sur la cardiopathie congénitale et ses conséquences.
  • De les sensibiliser à la situation de leur enfant lors de son réveil dans la salle de réanimation (la présence d’une sonde respiratoire, le sommeil de l’enfant, etc.) afin de les préparer et d’éviter toute réaction difficile et inattendue.
  • De leur faire prendre conscience des ressources internes et externes qu’ils possèdent et de la manière dont ils peuvent les exploiter.
  • De les éclairer sur leurs capacités d'adaptation et la manière dont ils peuvent les utiliser dans des situations difficiles.
  • De les aider à comprendre comment les pensées, les émotions et les comportements s'affectent les uns les autres, afin de contrôler les pensées négatives et intrusives.
  • De leur donner l'opportunité de parler de leur expérience avec la maladie infantile dans un environnement sûr et favorable.
  • De leur offrir de l’empathie, une réflexion commune et le soutien d’une personne.

Pour les enfants, les objectifs de ces sessions étaient :

  • De les aider à identifier leurs ressentis (physique et émotionnel).
  • D’identifier les façons saines et malsaines leur permettant de faire face à des sentiments difficiles comme la honte et l'anxiété.
  • De leur faire prendre conscience des ressources internes et externes qu’ils possèdent et de la manière dont ils peuvent les exploiter.
  • De les aider à comprendre comment l'esprit et le corps s'influencent mutuellement et leur montrer comment utiliser cette compréhension pour faire face à des sentiments difficiles.
  • D’augmenter leur estime de soi.
  • D’améliorer leurs comportements d'adaptation qui peuvent être utilisés dans des situations stressantes.
  • De les sensibiliser au déroulement de la chirurgie afin de les préparer et de réduire leurs sentiments d'anxiété.

Enfin, durant l’opération, les parents très inquiets ont été soutenus. Pour affronter cette épreuve de façon plus sereine, des exercices de respiration et de relaxation leur avaient également été enseignés au préalable.

En apprendre plus sur note action en Jordanie