Revenir en arrière 03/09/2020 - programmessantéequitablesanté scolaire

Les avancées concrètes de nos programmes - Septembre 2020

Nos efforts passés font notre efficacité d’aujourd’hui et de demain.

Nos programmes

Nos équipes bénévoles en France, les médecins et coordinateurs là-bas, tous ont continué de se mobiliser autant que possible pour mener les missions qui étaient prévues avant la pandémie de Covid-19. Nous sommes heureux de partager avec vous les avancées de nos différents programmes qui se sont poursuivis coûte que coûte. Toutes ces actions ont été possibles grâce à nos partenaires locaux, à la télémédecine et aux nombreuses équipes que nous avons formées dans tous ces pays, année après année.

Retour sur nos missions avant la pandémie

AU BURKINA FASO, OFFRIR UN NOUVEAU VISAGE À CES ENFANTS DÉFIGURÉS POUR UN NOUVEAU DESTIN

En plus des souffrances physiques et psychologiques, le fait de vivre avec une malformation du visage pour un enfant compromet implacablement ses chances d’avenir, plus encore dans les pays défavorisés. C’est pour remédier à ces injustices que nous avons organisé en tout début d’année au Burkina Faso une nouvelle mission de chirurgie réparatrice. C’est le Pr Narcisse Zwetyenga qui a réalisé les opérations avec l’appui de quelques médecins locaux qu’il accompagne et qu’il forme. Au total, 13 enfants dont Rachid, Alizeta, Yacouba et Alicia ont été opérés d’une malformation faciale. La plupart d’entre eux ont été soignés du Noma tandis que d’autres enfants ont été pris en charge pour des brûlures, des excès de peau ou encore des malformations au niveau des paupières ou narines.

DÉVELOPPER LA CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE EN JORDANIE

Depuis 2012, notre programme de chirurgie orthopédique en faveur des enfants réfugiés ou vulnérables a déjà permis d’opérer près de 300 enfants souffrant de nombreuses pathologies : séquelles de blessures par arme à feu, lésions suite à une amputation, traumatismes thoraciques et cérébraux, malformations congénitales... Fin janvier, une première mission dédiée à la chirurgie des membres inférieurs s’est déroulée à Amman grâce à la mobilisation de l’une de nos équipes médicales. Au total, 23 enfants ont pu être soignés. Puis début février, une seconde mission, consacrée aux membres supérieurs, a permis d’opérer 39 enfants. Outre le référencement des enfants, La Chaîne de l'Espoir assure leur prise en charge financière, leur suivi post-opératoire ainsi qu’un soutien psychosocial continu. Enfin, les équipes médicales ont profité de leur présence sur place pour partager leurs techniques avec des chirurgiens du Ministère de la Santé jordanien.

L’ART DE RÉPARER LES CŒURS MALADES, DU MALI À MADAGASCAR

Programme historique de La Chaîne de l’Espoir, la chirurgie cardiaque donne lieu chaque année à de nombreuses missions à travers le monde. L’une d’elles, programmée au Mali début mars pour des opérations à cœur ouvert complexes, a dû être écourtée en raison de la pandémie de Covid-19. Toutefois, 8 patients ont pu être opérés par des médecins maliens avec le soutien du Dr Langanay (chirurgien cardiaque du CHU de Rennes) et de ses collègues. Parmi ces opérations, une grande première pour l'équipe locale : la réalisation d'un pontage aorto-coronarien. Comme habituellement, cette mission a intégré un volet formation des personnels soignants du Centre Cardiopédiatrique André Festoc, à Bamako. Le Dr Langanay a également dispensé des cours aux élèves inscrits au Diplôme d’Études Spécialisées de chirurgie cardio-thoracique et vasculaire de l'Hôpital du Mali. Très appréciée des médecins maliens et des patients opérés, notre équipe a été remerciée chaleureusement et a reçu de nombreuses attentions touchantes.

À près de 7 000 km de là, sur l’île de Madagascar, la mission prévue en mars n'a pu se dérouler que partiellement. Les nombreuses consultations effectuées par les cardiologues du Centre Hospitalier de Soavinandriana (CENHOSOA) ont toutes eu lieu. 203 enfants ont été auscultés et 30 nouveaux cas atteints d’une cardiopathie ont été détectés. C'est malheureusement le second volet de la mission, l'arrivée des équipes chirurgicales bénévoles devant affiner les diagnostics et superviser les opérations, qui n'a pas pu avoir lieu à cause de la fermeture des frontières. À l'heure où nous rédigeons ces pages, certains enfants, les cas les plus à risque et qui n’ont pas pu bénéficier d’une consultation approfondie pendant la mission prévue en mars, sont auscultés via la plateforme de télémédecine echoes®.

Malgré la crise, nos actions contre l'injustice se poursuivent

CONSULTATIONS ET OPÉRATIONS SE SONT SUCCÉDÉES

Au Cambodge et au Vietnam, la crise a ralenti nos activités de soin en raison des capacités d'accueil réduites dans nos centres hospitaliers partenaires réorganisés à cause de la Covid-19.

Cependant, nous avons réussi à financer dans ces 2 pays près de 25 opérations de chirurgie cardiaque. C’est notamment le cas pour le petit Tao dont nous vous donnons des nouvelles en page 4 de cette Lettre d'information. Ces vies ont pu être sauvées par les équipes cambodgiennes et vietnamiennes grâce à l’autonomie qu’elles ont développée au fil des missions et des formations menées par La Chaîne de l’Espoir.

Au Vietnam, l’objectif est désormais de pouvoir opérer 30 enfants d’ici la fin de l’année. Soulignons que le nombre d’opérations cardiaques pédiatriques augmente année après année à l’Hôpital de cardiologie d’Hô-Chi-Minh-Ville, ce qui démontre que nous sommes sur la bonne voie vers l’autonomie totale.

En Afghanistan, l’activité médicale et chirurgicale de l’Institut Médical Français pour la Mère et l’Enfant de Kaboul a été réduite aux consultations et interventions urgentes durant la crise sanitaire. Pour les jeunes patients accueillis au Pavillon des Enfants, des consultations ont été organisées pour assurer le suivi des patients ayant été opérés, et certaines opérations en chirurgie ambulatoire ont été organisées. Au total, de janvier à mai, 175 chirurgies et 196 consultations ont été réalisées.

AU MALI ET EN CÔTE D’IVOIRE, RENFORCER LA LUTTE CONTRE LES STÉNOSES CAUSTIQUES

Ce programme intégrant la prévention, la sensibilisation, le renforcement de capacités et de prise en charge des sténoses caustiques demeure essentiel face au nombre de cas en Afrique. Rappelons que ces accidents dus à l’ingestion de soude caustique font d’énormes dégâts chez les enfants qui en sont victimes, notamment les plus jeunes. La sténose caustique de l’œsophage est l’une des formes les plus graves. L’œsophage brûlé ne permet plus aux boissons ni aux aliments d’être ingérés correctement. Parfois, l’enfant ne peut même plus avaler sa propre salive.

Face à ce fléau, la première mission de l’année organisée à l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville, en Côte d’Ivoire a eu lieu en janvier dernier. L’équipe médicale française composée de 6 bénévoles a pu soigner 14 enfants au total durant cette mission. 5 d’entre eux ont été traités par dilatation (un ballonnet gonflé permet de ré-élargir l’œsophage au niveau de la lésion) et 5 par plastie œsophagienne (une chirurgie qui consiste à remplacer les parties lésées de l’œsophage). Tous les enfants vont bien à ce jour et la plupart d’entre eux ont pu reprendre une alimentation par voie orale.

La mission prévue en juin à Bamako, au Mali, a dû quant à elle être reportée. Si notre programme sur place a été perturbé, nous souhaitons pouvoir y reprendre normalement nos activités pour y prévenir davantage ces accidents et soigner les nombreux enfants touchés.

EN THAÏLANDE, DÉTECTER LES TROUBLES DE LA VISION ET SUIVRE LA SANTÉ BUCCO-DENTAIRE DANS LES ÉCOLES RESTENT NOS PRIORITÉS

Malgré l’existence de structures sanitaires de qualité et de personnels qualifiés, l’accès aux soins reste limité pour les familles thaïlandaises les plus vulnérables et vivant dans des régions reculées. Or un enfant en mauvaise santé ne peut pas bénéficier pleinement de son éducation scolaire ni construire son avenir dans de bonnes conditions. D’où la nécessité de développer dans ce pays des dispositifs complémentaires de prévention et de suivi médical des enfants, accessibles à tous. C’est notamment le cas en matière de troubles de la vision et d’hygiène bucco-dentaire. Pour cela, La Chaîne de l’Espoir agit dans de nombreuses écoles de 5 districts de la province du Buriram.

Là-bas, en début d’année, le suivi des enfants et le dépistage des troubles de la vision ont été planifiés. Depuis la réouverture des écoles, nos actions de prévention et de contrôle bucco-dentaire ont pu reprendre. De plus, 154 enfants répartis dans 21 écoles primaires vont recevoir chacun un livret pédagogique consacré aux soins dentaires et à leur importance. Les informations et précieux conseils qu’il contient bénéficieront plus largement aux familles des enfants.

« MA SANTÉ, MON ÉCOLE » : UN PROJET ESSENTIEL AU TOGO

2019 a marqué le démarrage du projet « Ma santé, mon école, un enjeu collectif au Togo », cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD). Ce projet très important a pour objectif de contribuer à développer pour les enfants et avec eux un environnement scolaire sain, motivant et protecteur dans 8 écoles de Lomé. Son principe : former des élèves volontaires réunis sous forme de clubs à des thématiques liées à la santé scolaire pour qu’ils puissent, ensuite, sensibiliser les autres élèves de leur école. Après plus d’une année, le bilan de cette action se révèle être très positif. Ainsi, 518 élèves volontaires, répartis dans 20 clubs dans 5 établissements, ont déjà été formés en tant que pairs éducateurs sur des thèmes comme la non-violence, le droit à la santé sexuelle et reproductive ou encore l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En plus de cela, les clubs de théâtre Nyagbé permettent de développer une approche pédagogique basée sur la créativité : ateliers d’expression, d’écriture ou encore théâtre participatif sont dispensés. Ils disposent maintenant de toutes les compétences et des outils leur permettant de sensibiliser les 5 500 élèves accueillis dans les écoles bénéficiaires.

Ce qui fait la force de ce projet, c’est qu’il implique autour des enfants toutes les parties prenantes de leur éducation telles que les enseignants, les associations de parents d’élèves, les autorités locales mais aussi les revendeuses de denrées alimentaires des écoles. Alors que le projet va entamer une 3ème année scolaire, 3 nouvelles écoles seront intégrées au programme dès la rentrée 2020-2021.