Coline en ré, les coulisses

Comment débute l’aventure entre Coline en Ré et la Chaîne de l’Espoir ? "Coline en Ré est née d’un de ces traumatismes qui bouscule la vie et vous laisse à la fois abasourdi et disponible. Et...

Comment débute l’aventure entre Coline en Ré et la Chaîne de l’Espoir ?

"Coline en Ré est née d’un de ces traumatismes qui bouscule la vie et vous laisse à la fois abasourdi et disponible. Et puisque la vie devait continuer, différemment, il fallait la rendre utile. Le choix de La Chaîne de l’Espoir s’est fait simplement puisqu’il était déjà, d’une autre manière, dans les projets de ma famille. Quant au choix de la musique classique, il s’est fait à l’occasion d’un concert au cours duquel j’ai imaginé que ce fabuleux outil de communication, ce merveilleux moyen de dire et de transmettre l’émotion, pouvait sans doute être mis à la disposition d’une belle idée – sauver des enfants - avec la complicité généreuse de grands artistes.

Malgré notre amateurisme total, nous avons réussi à produire 23 concerts en quatre saisons et réalisé une collecte de fonds significative. Et bien sûr, cela tient en tout premier lieu à l’implication profonde des artistes qui, non seulement jouent gratuitement, mais en ressentent un sentiment particulier : leur musique, à chaque concert, sauve quelque vies d’enfants. Beaucoup de ces artistes, habitués aux plus grandes salles de par le monde et aux publics les plus exigeants, en sortent bouleversés et finalement nous remercient de leur avoir donné cette opportunité, ce qui est un comble. Il en était ainsi lors du dernier concert classique. Shani Diluka jouait des pièces de Grieg et en jouant elle ne pouvait détacher son esprit des enfants qui attendent d’être sauvés au bout du monde. Le public ressent cela.

Bien sûr également, la réussite de Coline en Ré doit beaucoup aux amis et particulièrement à l’aide de quelques grands professionnels qui facilitent les rencontres."

La musique pour sauver des vies, un symbole fort…

"La musique est probablement l’art avec lequel on exprime le plus directement ses sentiments. Tout est à fleur de peau. « La musique est au-delà des mots », dit Julien Green. Elle est « le moyen de parler avec l’au-delà », dit Schumann.C’est pourquoi tous les musiciens qui ont joué pour nous ont dit l’avoir fait avec une émotion spéciale, dans une atmosphère particulière. La musique pour sauver des vies… cela  touche infiniment les artistes. Cela touche aussi le public qui sait que, pendant qu’il est bien installé dans son fauteuil, nous transformons l’argent de son billet en intervention chirurgicale vitale."

Qu’appelez-vous musique classique « vivante » ?

"La musique enregistrée – heureusement qu’elle existe ! – qu’elle soit sous forme d’un CD ou d’un enregistrement diffusé sur les ondes ou à la télévision, est une reproduction. La meilleure chaîne ne sait pas reproduire l’émotion ressentie quand on écoute une œuvre à 5 mètres des vibrations d’un violoncelle. Ecouter le Trio de Schubert aux pieds des artistes et un bonheur dont on ne ressort pas indemne ! Et le meilleur des enregistrements, bien policé, devient un aide mémoire, certes superbe, mais dépourvu d’une grande partie de l’émotion du vivant.Chacun devrait faire l’expérience du concert vivant car cela rend la musique simple à entendre même pour des auditeurs peu familiarisés. Le seul risque est d’y prendre goût… !"