Réhabilitation d’une unité de soins cardio-pédiatriques à Madagascar, en 2021

Depuis 2018, à Madagascar, La Chaîne de l’Espoir met en œuvre un programme d’appui au développement de la chirurgie cardiaque pédiatrique, qui représente la seule alternative de survie pour de nombreux enfants souffrant de cardiopathies. Aujourd’hui, pour leur offrir la possibilité d’être soignés chez eux, La Chaîne de l’Espoir finance et supervise la réhabilitation de l’unité de soins cardio-pédiatriques du Centre hospitalier de Soavinandriana (CENHOSOA), à Tananarive.

Avec un revenu moyen annuel de 439 € par habitant, les conditions de vie sur l’île de Madagascar sont précaires. En 2020, le pays aux plus de 27 millions d’habitants se classait d’ailleurs 162e sur 189 en termes d’indice de développement humain. Une situation complexe face à laquelle la jeune population paye un lourd tribut. Là-bas, un enfant sur deux souffre de malnutrition et/ou d’un retard de croissance. L’offre de soins, quant à elle, reste limitée.

« Le droit à la santé est une bataille constante pour les Malgaches et leurs enfants. » Dr Nivo, spécialiste malgache en cardiologie pédiatrique et coordinatrice à La Chaîne de l’Espoir.

Actuellement, l’insuffisance de ressources humaines, techniques et financières empêche même la prise en charge de plusieurs types de pathologies. C’est notamment le cas de certaines cardiopathies pédiatriques. Pourtant, à Madagascar, chaque année, plus de 3 600 enfants naissent avec une malformation cardiaque. Malheureusement, l’éloignement des établissements de santé et le manque de moyens financiers des familles entravent le dépistage de nombreux cas. Et même une fois ce diagnostic posé, il est parfois impossible pour les enfants malades d’être pris en charge chez eux… Pour être soignés, il leur faut donc partir.

Une jeune fille au Pavillon des Enfants à Kaboul

Un rêve : opérer les enfants à cœur ouvert à Tananarive
Ainsi, depuis 2018, pour offrir à ces enfants une alternative et une chance de survie, La Chaîne de l’Espoir met en œuvre un programme d’appui au développement de la chirurgie cardiaque pédiatrique à Madagascar. Ce programme a permis depuis sa création :

D’opérer 47 enfants à cœur fermé
D’évacuer 64 enfants en France (en métropole ou à La Réunion) pour une opération à cœur ouvert
De permettre à 1 366 enfants de bénéficier d’une consultation en cardiologie
De former 26 médecins généralistes sur les signes révélateurs de la cardiopathie

Réhabiliter, former et soigner pour les enfants de Madagascar
Pour réduire la mortalité des enfants atteints de cardiopathies congénitales ou acquises à Madagascar, La Chaîne de l’Espoir mène un programme sur 3 volets :

La formation du personnel médical malgache
Depuis 2019, un transfert de compétences s’effectue lors des missions médico-chirurgicales organisées sur l’île. À ces occasions, l’équipe bénévole de La Chaîne de l’Espoir de La Réunion (située à 1h20 en avion de Madagascar) vient renforcer l’équipe malgache dans la réalisation d’opérations d’enfants à cœur fermé. Pour préparer davantage le personnel médical local à la pratique d’opérations à cœur ouvert, les Malgaches devraient également très prochainement bénéficier de stages ou de la venue de spécialistes.

La prise en charge de jeunes malgaches atteints d’une cardiopathie
In fine, le programme vise à améliorer le parcours de soin dans son ensemble. Du dépistage à leur suivi en passant par la planification d’opérations des enfants malades au Centre hospitalier de Soavinandriana. Enfin, si nécessaire, pour les cas jugés trop complexes, l’organisation d’évacuations restera également facilitée par La Chaîne de l’Espoir.

La réhabilitation et l’équipement de l’unité de soins cardio-pédiatriques du CENHOSOA à Tananarive.

La réhabilitation de l’unité de soins cardio-pédiatriques du Centre hospitalier de Soavinandriana

La réhabilitation actuelle de l’unité de soins cardio-pédiatriques du CENHOSOA représente la pierre angulaire du projet mené à Madagascar. Financés par La Chaîne de l’Espoir, les travaux ont pu débuter au premier semestre de l’année 2020, grâce au mécénat de compétences de Bouygues Bâtiment International, en charge du chantier, et de nombreux autres partenaires locaux et internationaux.

À l’achèvement du projet, l’unité sera composée :

D’une salle d’opération dédiée à la cardiologie et à la chirurgie cardiaque pédiatrique
De 4 lits de réveil
D’un poste infirmier
D’une stérilisation
De services supports
De locaux techniques

Un bloc opératoire et des locaux qui seront équipés de :

Table d’opération
Bistouri électrique
Échographe
Circulation extra-corporelle (CEC)
Scialytique mobile
Réchauffeur de patient
Autoclave
Laveur
…

Grâce à cette initiative, les opérations à cœur ouvert seront très bientôt rendues possibles à Tananarive. Lors de l’année 2022, il est ainsi projeté d’effectuer a minima 2 à 3 missions médico-chirurgicales tous les 2 mois. Des missions de 8 à 10 jours, durant lesquelles, un à trois enfants seront opérés chaque jour. Pour les médecins locaux, le renforcement du rythme de ces missions sera également l’occasion de bénéficier d’un transfert de connaissances plus poussé de leurs collègues réunionnais.

Si des moyens techniques et des compétences supplémentaires sont alloués à Madagascar dans le cadre de la chirurgie pédiatrique cardiaque, la pratique de celle-ci reste perfectible sur l’île. De plus, les moyens financiers pour prendre en charge tous les enfants souffrant d’une maladie cardiaque demeurent insuffisants. En effet, on estime à 4 500 € le coût d’une opération à cœur ouvert sur place. Une somme inaccessible pour de nombreuses familles. C’est pourquoi, La Chaîne de l’Espoir prolongera son soutien. D’abord, à travers la poursuite de nombreuses missions, puis, grâce à une aide financière, qui permettra notamment l’évacuation sanitaire d’enfants souffrant de cas complexes.