Former à la chirurgie en situation de crise

Mobilisée en Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022, La Chaîne de l’Espoir a rapidement identifié un besoin crucial : former les chirurgiens à la prise en charge des blessés graves. Ce constat a conduit à la mise en place de formations en Damage Control chirurgical, en collaboration avec l’organisation Mehad.
Photo de mission en Afrique de l'Ouest

Le Damage Control chirurgical est une approche médicale d’urgence visant à stabiliser rapidement les patients gravement blessés. Cette méthode limite les interventions chirurgicales initiales et se concentre sur des mesures temporaires pour prévenir les complications graves, avant de procéder à des traitements plus complets une fois le patient stabilisé.

Formations en Ukraine et en Arménie

Depuis août 2022, plus de 200 chirurgiens ukrainiens ont été formés à Lviv et Kharkiv, ce qui a permis de créer un réseau de formateurs locaux et d’assurer la pérennité du projet.

Ce programme s’étend désormais à l’Arménie. Suite au regain de tensions au Haut-Karabakh, La Chaîne de l’Espoir, en partenariat avec l’association Hay Asso et le ministère de la Santé arménien, a lancé des formations sur place. En janvier 2024, une première session de formation de formateurs s’est tenue à Erevan, la capitale et trois autres formations ont été organisées depuis.

En Ukraine, l’objectif est de former 24 personnels médicaux par mois à Lviv et Kharkiv en 2024. En Arménie, La Chaîne de l’Espoir prévoit d’organiser dix sessions de formation pour environ 60 chirurgiens, principalement ceux exerçant dans les régions frontalières avec l’Azerbaïdjan.

2 questions à

Pr François Pons, chirurgien viscéral et thoracique bénévole de La Chaîne de l’Espoir

Quels sont les retours des chirurgiens sur ces formations ?

Ils sont très positifs. De nombreux chirurgiens avaient exprimé un besoin de formation en techniques de Damage Control, et les évaluations des cours montrent que les participants les trouvent très utiles. J’ai pu échanger avec de jeunes médecins militaires, qui ont eu à prendre en charge de nombreux blessés sur le front en Ukraine au début de la guerre et regrettaient de ne pas avoir été préparés à l’époque. Les bénéfices sont immédiats sur le terrain : je pense notamment à un chirurgien à Kharkiv qui, peu après la formation, a dû traiter une plaie cardiaque et a pu mettre en pratique ce qu’il avait appris.

Quelles sont les perspectives pour les mois à venir ?

En Arménie, le programme est bien structuré et devrait permettre de former rapidement un grand nombre de chirurgiens. En Ukraine, il y a une forte demande pour poursuivre les formations, notamment à Kharkiv, au plus proche des zones de combat. L’objectif est d’intensifier ces formations pour répondre aux besoins des chirurgiens civils et militaires, préparant ainsi les équipes médicales à gérer des situations de crise ou d’afflux massif de blessés.