Cambodge : de la formation à l’autonomisation
« Tout a commencé au Cambodge. »
Quand le Dr Gérard Babatasi, chef de service de chirurgie cardiaque au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Caen Normandie et vice-président de La Chaîne de l’Espoir, déroule vingt-cinq ans d’action dans le pays, c’est toute l’histoire de l’association qui se dessine. « C’est ici que nous avons initié les missions en 1998, réalisant les premières opérations à cœur ouvert du pays.
Nous y avons lancé notre premier projet de construction et d’équipement, avec l’inauguration du Centre de Cardiologie de Phnom Penh (CCPP) au sein de l’hôpital Calmette en 2001 et la formation du personnel. Puis nous avons ouvert le Pavillon des Enfants en 2003. »
D’un soutien à l’autre
Le succès de ces actions éclaire toute la philosophie d’intervention de l’association : formé par les équipes médicales de La Chaîne de l’Espoir, le personnel de l’hôpital Calmette effectue désormais, en totale autonomie, les opérations de chirurgie cardiaque chez les adultes et adolescents. Le programme d’appui à la formation et à l’accès aux soins s’est ainsi achevé fin 2022. Notre soutien au Cambodge continue aujourd’hui de se développer via un appui à la formation des équipes de la Fondation Kantha Bopha sur deux sites (Phnom Penh et Siem Reap, au nord du pays), en chirurgie cardiaque, orthopédique et neurochirurgie.
À la suite de l’ouverture par les équipes de La Chaîne de l’Espoir en 2011 à Siem Reap, puis en 2019 à Phnom Penh, d’unités cardiopédiatriques au sein d’hôpitaux de Kantha Bopha, les professionnels de santé bénévoles de La Chaîne de l’Espoir ont effectué deux missions par an pour former leurs confrères cambodgiens. Ici aussi, le personnel est aujourd’hui majoritairement autonome et l’accompagnement va se poursuivre via une unique mission annuelle d’évaluation des acquis et de mise à niveau.
« Il y a notamment des besoins pour la prise en charge de la chirurgie à cœur ouvert des nourrissons ainsi que des valvulopathies rhumatismales. Cela nécessite une expertise et un matériel spécialisés », détaille le Dr Gérard Babatasi.
Formation orthopédique et neurochirurgicale
En neurochirurgie aussi, les actions de formation portent leurs fruits : les neurochirurgiens locaux seniors ont acquis les compétences pour la prise en charge des cas les plus courants, et l’apprentissage se focalise actuellement sur les nouvelles recrues ainsi que sur l’anesthésie en réanimation pédiatrique.
Pour la chirurgie orthopédique, deux missions sont organisées par an. Celles-ci visent la prise en charge de cas plus complexes, comme les scolioses.
La poursuite de missions régulières permettra de rendre les équipes orthopédiques locales autonomes d’ici à quatre ou cinq ans.