Alors que la situation des droits des femmes en Afghanistan n’en finit plus de se dégrader, La Chaîne de l’Espoir reste mobilisée. Président de notre association et premier french doctor à avoir foulé le sol afghan en 1980, le Dr Éric Cheysson a réagi aux récentes mesures prises par les autorités talibanes :

« En Afghanistan, un nouveau texte vient d’être promulgué qui grave dans le marbre le féminicide social dont les femmes afghanes sont victimes. Désormais interdiction leur est faite de chanter, de réciter un poème, de lire à voix haute en public ou encore de se parfumer. Sous couvert de « prévenir le vice et promouvoir la vertu », l’effacement de la femme afghane se poursuit implacablement. Elle était invisibilisée par la burka, elle est désormais privée de la parole. Au micro de franceinfo dimanche, j’ai déclaré en écho à cette terrible nouvelle : « C’est le seul endroit au monde où les femmes sont traitées de cette façon. Ça représente 20 millions de femmes et au quotidien à l’hôpital français [de Kaboul] ça se caractérise par cette peur poisseuse qui est partout mais aussi par la fuite éperdue des cerveaux, de tous les gens que nous avons formés. Rendez-vous compte : sur 960 salariés, nous en avons déjà 160 qui sont partis dont 87 médecins, réanimateurs, biologistes, chirurgiens – 2 chirurgiennes cardiaques sont partis aux États-Unis – et ce départ des cerveaux est un cancer terrible pour l’Afghanistan. Je vous assure que ce féminicide – j’insiste sur ce mot – doit être considéré par la communauté internationale de façon extrêmement urgente. »

Active en Afghanistan depuis 2001, La Chaîne de l’Espoir fournit des soins essentiels aux plus vulnérables à travers l’Institut Médical Français pour la Mère et l’Enfant et le Pavillon des Femmes et des Enfants. Garantir des soins adéquats aux femmes dans un contexte où leur comportement est scruté à la loupe et leurs droits bafoués, est une priorité absolue pour notre association, qui devant cette situation alarmante, se mobilise sur le plan médical à travers son programme « URGENCE SECOURS FEMMES AFGHANES ».

La crise du système de santé en Afghanistan, couplée à l’arrêt des formations pour les femmes médecins, en particulier dans le domaine de la gynécologie, entraîne des conséquences catastrophiques sur la santé des femmes. L’Organisation Mondiale de la Santé et d’autres acteurs de la santé redoutent une explosion de la mortalité maternelle dans les années à venir. Améliorer l’accès aux soins de santé pour les Afghanes les plus vulnérables et réduire le taux de mortalité maternelle et néonatale est possible par la création d’un système de référencement efficace qui facilitera l’accès des femmes enceintes ou en post-partum aux établissements de santé. Grâce à cette initiative, les femmes enceintes et les nouvelles mères pourront recevoir rapidement des soins et des interventions spécialisés.