Journée mondiale des réfugiés
Dans le cadre de ses missions humanitaires, La Chaîne de l’Espoir est parfois amenée à venir en aide aux populations réfugiées pour offrir un accès aux soins aux enfants particulièrement vulnérables et démunis. Tel est le cas par exemple en Jordanie où l’association intervient depuis 2012 pour la prise en charge de pathologies cardiaques et orthopédiques. Tour d’horizon.
Qu’est-ce que la Journée mondiale des réfugiés ?
La Journée mondiale des réfugiés – « World Refugee Day » en anglais – a lieu le 20 juin depuis 2001, année du 50e anniversaire de l’adoption de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Également appelé « Convention de Genève », ce texte définit les modalités selon lesquelles un État est tenu d’accorder le statut de réfugié aux personnes qui en font la demande ainsi que les droits et les devoirs de ces personnes.
Au-delà de ces considérations liées à la date retenue, la Journée mondiale des réfugiés vise à sensibiliser le grand public à la cause des réfugiés dans le monde.
Journée mondiale des réfugiés : quel état des lieux ?
Dans un communiqué daté du 23 mai 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), programme de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui veille notamment à l’application de la Convention de Genève, signale que pour la 1e fois le nombre total de personnes déracinées à dépasser la barre symbolique des 100 millions de personnes sous l’effet de la guerre en Ukraine et d’autres conflits dans le monde. Un « avertissement » selon Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui doit « nous inciter à agir davantage pour promouvoir la paix et lutter contre toutes les causes du déplacement forcé ».
Selon ce communiqué, à fin 2021, le nombre de personnes déracinées avait atteint 90 millions dans le monde en raison soit de nouvelles violences, soit de conflits prolongés en Éthiopie, au Burkina Faso, en Afghanistan ou en République démocratique du Congo. À ce chiffre, il faut ajouter le déplacement de 8 millions de personnes en Ukraine suite au déclenchement de la guerre dans le pays et plus de 6 millions de personnes réfugiées en provenance d’Ukraine. Au total, on compte donc à fin 2021 104 millions de personnes déracinées dans le monde, ce qui représente plus de 1 % de la population mondiale et équivaut au 14e pays le plus peuplé de la planète.
À noter qu’il existe différentes notions en lien avec le déracinement des personnes :
- Réfugié : selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), il s’agit de toute personne qui, « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner ».
- Demandeur d’asile : il s’agit d’une personne qui sollicite une protection internationale hors des frontières de son pays et qui n’a pas encore été reconnue comme réfugié.
- Personne déplacée interne : il s’agit d’une personne qui a fui en quête de sécurité et, à la différence, du réfugié, elle n’a pas traversé de frontière internationale pour chercher asile dans un autre pays. Cette personne demeure donc légalement sous la protection de son propre gouvernement qui se trouve parfois être la cause de sa fuite.
- Apatride : selon la convention de New York du 28 septembre 1954 relative au statut des apatrides, il s’agit de « toute personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation ». Autrement dit, il s’agit d’une personne dépourvue de nationalité et qui ne bénéficie donc de la protection d’aucun État.
Journée mondiale des réfugiés : quelques exemples d’actions proposées par l’UNHCR !
Comme d’autres journées mondiales et internationales, la Journée des réfugiés vise à informer et sensibiliser le grand public à la thématique spécifique des réfugiés. Il s’agit en effet de « favoriser une meilleure compréhension et une plus grande empathie sur le sort des réfugiés et de faire connaître leur résilience alors qu’ils démarrent une nouvelle vie ». Et, pour atteindre cet objectif mêlant information et sensibilisation, le programme de l’ONU propose notamment de :
- Faire un don à la campagne pour la création de bourses d’études pour les jeunes réfugiés,
- Participer à un concours artistique mondial pour la conception de chemises qui permettront de collecter des fonds en faveur des réfugiés,
- Rejoindre ses réseaux sociaux pour donner davantage d’ampleur au message véhiculé.
Journée des réfugiés : La Chaîne de l’Espoir mobilisée en Jordanie
En Jordanie, nous agissons pour favoriser la prise en charge médicale des réfugiés syriens afin qu’ils ne soient pas oubliés. La Chaîne de l’Espoir est intervenue pour la 1e fois en 2012 en Jordanie. Dans ce pays du Proche-Orient, l’accès aux soins s’avère extrêmement limité et difficile pour les populations vulnérables, parmi lesquelles on trouve les réfugiés. Selon une fiche pays de la Direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile de la Commission européenne (DG ECHO) datée du 13 janvier 2021, on dénombre 752 000 réfugiés enregistrés en Jordanie, 663 000 étant des réfugiés syriens. Près de la moitié d’entre eux sont des enfants et l’écrasante majorité (ndlr : 86 %) vit sous le seuil de pauvreté. Ainsi, les soins médico-chirurgicaux s’avèrent totalement inaccessibles pour la majorité d’entre eux.
En outre, selon les autorités sanitaires jordaniennes, environ 2 % des enfants souffrent d’affections congénitales orthopédiques et cardiaques. Et, tous les ans, ce sont plus de 3 000 bébés qui naissent avec une luxation congénitale de la hanche et 250 avec un pied bot.
C’est dans ce contexte que La Chaîne de l’Espoir intervient. Depuis plusieurs années, nous apportons des soins médico-chirurgicaux aux enfants jordaniens les plus vulnérables ainsi qu’aux enfants réfugiés syriens souffrant de pathologies cardiaques et orthopédiques. En 2021, 31 enfants ont pu être opérés pour des pathologies cardiaques grâce à une mission internationale bénévole et trois missions locales. Parallèlement, 187 enfants ont bénéficié d’une opération orthopédique réalisée grâce à quatre missions internationales médicales bénévoles et quatre missions menées par des chirurgiens locaux. À noter enfin qu’au-delà des soins, les enfants qui ont été opérés ont eu accès à un soutien psychosocial.
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