Dossier spécial – Situations d’urgence : faire face à l’inédit

Là-bas, dans nos pays d’intervention, nous avons repensé nos modes d’action

Nos actions face à la pandémie

Dans les pays où nous intervenons, la pandémie a nécessité d’apporter de nouvelles réponses pour faire face aux risques sanitaires. Malgré les difficultés, nous avons réussi à mettre en place des actions spécifiques avec l’aide des personnels de santé que nous avons formés sur place et de nos partenaires locaux.

Prévention et sensibilisation

Promouvoir les gestes barrières pour se protéger soi-même et les autres est au cœur de la lutte contre la propagation de la Covid-19. C’est pourquoi nous avons multiplié les actions de prévention et de sensibilisation auprès des communautés comme en Thaïlande, au Mali, en Inde et dans de nombreux pays. Au Burkina Faso, des spots radio ont été réalisés et diffusés auprès d’un large public (écoutez le spot radio en bas de cet article). Au Népal, nous avons partagé un protocole sanitaire stricte avec les centres de santé gérés par notre partenaire local : 20 000 posters de sensibilisation ont été affichés autour de ces structures, et des séances de prévention y ont été organisées ainsi que dans les écoles environnantes.

Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar

Conseil et médecine à distance

S’agissant de la formation, nous avons mis en place en Haïti des cours à distance, en visioconférence, dans le cadre du programme de Spécialisation des Infirmières en Pédiatrie. En Afghanistan, au Burkina Faso et au Sénégal, nous avons appuyé les équipes médicales et paramédicales pour la prise en charge des patients atteints par la Covid-19. Nos conseils portaient sur l’organisation des services, l’hygiène hospitalière et la réanimation. Par ailleurs, des séances de télémédecine echoes® seront déployées dans les prochains mois avec de plus nombreux pays, ceci afin de pallier l’impossibilité pour nos équipes médicales bénévoles de se rendre sur place. Ce sera le cas à Madagascar ou encore au Burkina Faso.

Le programme echoes® se poursuit au Cambodge malgré la Covid-19. Chaque semaine, les médecins locaux de Phnom Penh effectuent des diagnostics échographiques, connectés à distance et en direct par ordinateur, avec des confrères situés à Paris, et experts dans leur discipline. Grâce à cette collaboration internationale, les cardiologues cambodgiens bénéficient de l’expertise de leurs pairs français, qui après chaque téléconsultation, offrent un second avis sur le diagnostic échographique posé, afin de le préciser ou de le réfuter. Un échange qui permet de former ou d’améliorer les équipes médicales locales à la réalisation de ces procédures. En août, l’un de ces rendez-vous hebdomadaires a d’ailleurs permis de déceler la pathologie cardiaque dont souffre Arun, un petit garçon cambodgien de 18 mois : une persistance du canal artériel. Cette anomalie a été diagnostiquée à Phnom Penh par le Dr Chiour, avec l’aide des Professeurs Daniel Sidi et Alain Deloche, présents à Paris. Ce canal artériel qui aurait dû se fermer à son premier cri provoque aujourd’hui une intense fatigue et contrarie la croissance du jeune garçon. Également visible à l’échographie : une malformation de la valve aortique, dont le rétrécissement n’est pour l’heure pas assez serré pour être corrigé. Il faudra toutefois surveiller son évolution dans les années à venir, en prévention d’une potentielle intervention chirurgicale. Grâce à echoes®, la médecine a repoussé les frontières et a permis de confirmer l’origine des maux d’Arun. Mais pour le guérir, il lui faut désormais être opéré du cœur et de sa persistance du canal artériel, à Phnom Penh, par l’équipe chirurgicale locale formée par La Chaîne de l’Espoir. Une opération onéreuse de 2 500 euros, que son père, ouvrier dans la construction, ignore comment financer. Avec votre soutien, nous pouvons changer le destin d’Arun !

Distributions de nourriture, de kits d’hygiène et d’équipements

Dans de nombreux pays, l’urgence sanitaire s’est doublée d’une urgence alimentaire et de pénuries d’équipements médicaux. Face à cette situation qui diffère pourtant du cœur de son activité, La Chaîne de l’Espoir s’est mobilisée pour aider les familles en grande difficulté autant que possible et des kits alimentaires, de l’eau potable, des kits d’hygiène et des plaquettes de paracétamol ont été distribués en Thaïlande, au Togo ou encore en Afghanistan.

En Inde, en plus d’une situation sanitaire complexe, la Covid-19 a entrainé le pays dans une crise économique et sociale majeur, à laquelle les populations défavorisées, en particulier les enfants des rues que nous prenons en charge dans le cadre de notre programme de santé scolaire sont confrontés. Les conséquences premières de cette situation sont la famine, causée par de nombreuses récoltes agricoles perdues suite au confinement et à la fermeture des marchés et un risque accru de travail forcé des enfants issus des familles les plus vulnérables, recrutés par les entreprises souhaitant profiter d’une main d’œuvre bon marché pour couvrir les pertes économiques liées à la Covid-19.

Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar

Les 5 centres d’accueil de jour d’enfants issus des quartiers défavorisés de Jaïpur, dont La Chaîne de l’Espoir prend en charge le fonctionnement, sont fermés. Alors, pour faire face à cela les équipes médicales et sociales ont été mobilisées. Présentes sur le terrain, dans les différentes communautés autour des 5 centres d’accueil, les équipes ont :

  • Mené des actions de sensibilisation auprès du plus grand nombre, concernant le lavage des mains et les gestes barrières.
  • Organisé des distributions de masques et savons.
  • Assuré une continuité pédagogique avec les enfants du programme de santé scolaire.
  • Désinfecté certains habitats.
  • En parallèle de ces actions et grâce à l’appui de notre partenaire local TAABAR, nous avons mis en place un programme d’urgence alimentaire auprès de 620 familles soit 3 520 bénéficiaires. Elles ont ainsi reçu nourriture (700 kg de farine, 1,1 tonnes de lentilles et 1,4 tonnes de riz), savons et masques.
En parallèle, nous avons aussi équipé notre partenaire la Fondation Paradis des Indiens, en Haïti, de gel hydroalcoolique, de savons, masques et bonbonnes d’oxygène. Ensemble, nous avons également organisé 3 distributions de nourriture et de kits d’hygiène, dont ont bénéficié 2 500 familles (découvrez en vidéo le témoignage de bénéficiaires en bas de cet article). Ce soutien matériel s’est également accompagné de 2 guides de recommandations (les bonnes pratiques à adopter au quotidien, gestes barrières…) et de 3 webinars afin de former les instituteurs : les aider à l’organisation du retour à l’école et faire face à la Covid-19. Depuis la mi-août, les écoles ont progressivement rouvert et notre programme de santé scolaire a repris, en veillant au respect de toutes les mesures afin de garantir la bonne santé de tous.
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar

Témoignage de Michaëlle de Verteuil, Directrice de la Fondation Paradis des Indiens, notre partenaire local de la commune des Abricots :

« À toute l’équipe de La Chaîne de l’Espoir,

Vais-je trouver les mots qu’il faut pour vous remercier vivement et vous montrer combien notre gratitude est profonde ? Vous avez sauvé nos enfants en leur donnant les moyens de taire leur faim, de ne plus dormir pour tromper leurs estomacs, de cesser de perdre le peu de poids qu’ils avaient mis en réserve. Il fallait voir combien les parents venus pour aider les enfants à transporter la nourriture sèche (riz, maïs, spaghetti, haricots secs, huile, savons) et les élèves étaient contents de recevoir ces précieux paquets. Tous portaient des cache-nez qui pourtant ne pouvaient masquer la joie, le contentement, l’assurance qu’il y aurait presque un mois de nourriture dans les paquets qu’ils serraient dans leurs bras et portaient sur leur tête comme on le fait si souvent chez nous. Ce que vous avez fait pour nos élèves, personne d’autre n’a pu le faire.

Aux marchés hebdomadaires, le peu qu’on peut y trouver coûte une petite fortune surtout que la gourde déprécie à une telle vitesse qu’elle ne vaut presque rien et comme on se bat pour le peu qui arrive au marché, les prix montent si rapidement que nous ne pouvons même pas suivre le cours. Pour empirer les choses, les gens des Cayes (ndlr : commune d’Haïti et chef-lieu du département du Sud) venaient jusqu’ici pour acheter en gros le peu de nourriture qui descendait des mornes pour être vendus aux marchés. Quatre fois les cultivateurs se sont remis au travail, aux moindres signes de pluie, ensemençant leurs terres, plantant les tubercules, fouillant les trous pour les plants de bananiers, enfonçant dans les buttes les boutures de manioc, et chaque fois déçus de voir brûler les plantules qui avaient germé.

Sans l’aide de La Chaîne de l’Espoir à nous apporter toute l’aide possible, que seraient devenus ces pauvres élèves et leurs familles. Car comme vous le savez, tout se partage ici. Nous avons choisi cette mission de servir, d’apporter une bonne éducation aux enfants les plus démunis de la Commune des Abricots.

Toute la fondation se joint à moi pour vous exprimer notre profonde reconnaissance. En nourrissant nos élèves, vous les avez aidés à reconstruire une résistance au Corona Virus. Nous comptons si peu de morts malgré tous les cas suspects qui se multiplient.

Je vous remercie fort, en toute humilité. »

Face à la pandémie de la Covid-19, au Togo, La Chaîne de l’Espoir a su s’adapter et a mis en place un projet de distribution de produits de première nécessité au plus fort de la crise. Si le Togo n’a pas été durement touché sur le plan humain, il a été fortement impacté sur le plan économique :

Les frontières sont fermées depuis fin mars.
La ville de Lomé a été « bouclée » pendant plus de 2 mois, rendant difficile l’approvisionnement de la ville.
Les déplacements et l’accès aux marchés ont été fortement réduits fin mars et en mai.
Cela a eu pour conséquence la hausse des prix des denrées alimentaires et la baisse des ressources des foyers les plus vulnérables. Les bénéficiaires du programme de santé scolaire de La Chaîne de l’Espoir font partie des populations les plus affectées par ces contraintes économiques.

Pour pallier cette situation, nous avons organisé 3 distributions de kits d’hygiène (savon de toilette, lessive, détergents, brosse à dents et pâte dentifrice) et alimentaire (riz, tomates en boîtes, sardines, huile et plaquettes de paracétamol) et de masques à 620 familles (soit à peu près 3 000 bénéficiaires) entre avril et juin. De plus, il y a eu la confection et la distribution de dispositifs de lave-mains dans les lieux publics et notamment les marchés du quartier de Tokoin à Lomé. Les masques ont été fabriqués sur demande de La Chaîne de l’Espoir par 12 couturières et un document de sensibilisation a été conçu et distribué en même temps que les kits.

Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar
Mariela, opérée à cœur ouvert à Madagascar

Témoignage de Michaëlle de Verteuil, Directrice de la Fondation Paradis des Indiens, notre partenaire local de la commune des Abricots :

« À toute l’équipe de La Chaîne de l’Espoir,

Vais-je trouver les mots qu’il faut pour vous remercier vivement et vous montrer combien notre gratitude est profonde ? Vous avez sauvé nos enfants en leur donnant les moyens de taire leur faim, de ne plus dormir pour tromper leurs estomacs, de cesser de perdre le peu de poids qu’ils avaient mis en réserve. Il fallait voir combien les parents venus pour aider les enfants à transporter la nourriture sèche (riz, maïs, spaghetti, haricots secs, huile, savons) et les élèves étaient contents de recevoir ces précieux paquets. Tous portaient des cache-nez qui pourtant ne pouvaient masquer la joie, le contentement, l’assurance qu’il y aurait presque un mois de nourriture dans les paquets qu’ils serraient dans leurs bras et portaient sur leur tête comme on le fait si souvent chez nous. Ce que vous avez fait pour nos élèves, personne d’autre n’a pu le faire.

Aux marchés hebdomadaires, le peu qu’on peut y trouver coûte une petite fortune surtout que la gourde déprécie à une telle vitesse qu’elle ne vaut presque rien et comme on se bat pour le peu qui arrive au marché, les prix montent si rapidement que nous ne pouvons même pas suivre le cours. Pour empirer les choses, les gens des Cayes (ndlr : commune d’Haïti et chef-lieu du département du Sud) venaient jusqu’ici pour acheter en gros le peu de nourriture qui descendait des mornes pour être vendus aux marchés. Quatre fois les cultivateurs se sont remis au travail, aux moindres signes de pluie, ensemençant leurs terres, plantant les tubercules, fouillant les trous pour les plants de bananiers, enfonçant dans les buttes les boutures de manioc, et chaque fois déçus de voir brûler les plantules qui avaient germé.

Sans l’aide de La Chaîne de l’Espoir à nous apporter toute l’aide possible, que seraient devenus ces pauvres élèves et leurs familles. Car comme vous le savez, tout se partage ici. Nous avons choisi cette mission de servir, d’apporter une bonne éducation aux enfants les plus démunis de la Commune des Abricots.

Toute la fondation se joint à moi pour vous exprimer notre profonde reconnaissance. En nourrissant nos élèves, vous les avez aidés à reconstruire une résistance au Corona Virus. Nous comptons si peu de morts malgré tous les cas suspects qui se multiplient.

Je vous remercie fort, en toute humilité. »

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